Début de l’histoire…
Il y a 3 ans, j’ai rencontré Mia, 21 ans, à l’époque étudiante en Marketing. Nous avons immédiatement accroché et avions décidé de rester amies.
De nombreux centres d’intérêt nous réunissaient notamment le shopping, la cuisine, les visites de musées et la lecture ; ce qui n’a aidé qu’à multiplier nos rencontres.
Saisie d’une tocade un jour d’été où nous étions ensemble, je lui proposai une petite équipée au parc de la Villette pour une baignade.
J’ai eu droit à un non aussi sec que le vent qui soufflait ce jour-là. C’était finalement non pour la baignade mais ok pour le tour au parc.
Ne comprenant pas pourquoi, vous vous doutez bien que je ne me suis pas arrêtée là.
Sans me donner beaucoup trop de mal et surtout dans le but ultime de la convaincre, je n’ai pas hésité à lui exposer tout le bien qu’une baignade pouvait procurer surtout avec un soleil aussi poignant. Je lui ai également proposé pour l’occasion un maillot acheté quelques jours avant, vu que cette sortie n’était rien d’autre qu’improvisée.
Rien n’y fait, aucun de mes arguments ne semblaient lui faire changer d’avis.
Tout d’un coup, j’ai vu son visage s’assombrir, un malaise s’installer et la tristesse s’emparer d’elle.
Je ne comprenais rien à ce qui se passait. S’écroulant sur l’un des tabourets de chambre, elle m’interpella :
- Chris, nos premières fréquentations remontent à maintenant plusieurs mois. M’as-tu une fois vu vêtue de fringues autres que des vêtements couvrant l’entièreté de mes bras sinon mon corps ?
À ce moment précis, j’essaye de remonter tous les souvenirs d’elle vêtue que j’avais. Les images s’enchaînent donc dans ma mémoire laissant finalement place au vide. Je saisis d’une main franche mon téléphone et commence à parcourir ma galerie afin d’y retrouver des photos de Mia.
Pendant ce temps, elle poursuit :
- … Peine perdue, tu n’en trouveras pas. J’ai honte de le dire mais j’ai des choses à cacher et pour cette raison je n’en mets pas ; tu n’en trouveras donc pas. Un jour d’été comme celui-ci, il me plait bien de m’habiller comme tout le monde sans devoir cacher quoi que ce soit. Dans le même temps, ça me rassure que toi comme plusieurs autres personnes n’aient pas remarqué que je ne mets que des vêtements très couvrants. Ça m’épargne de devoir me justifier ou de devoir évoquer les raisons pour lesquelles je peux paraître si différente.
Je ne suis pas comme toutes ces autres filles qui ont un beau corps et qui de ce fait ne se sentent pas obligées de les couvrir avec des couches de tissus. J’ai des vergetures qui remontent mes bras, mon dos ainsi que d’autres parties de mon corps. Je n’aime pas les exposer car je ne les trouve point beaux. Cela m’amochit.
Pour ce qui concerne le maillot de bain, je t’en remercie mais je n’en mets également pas même si j’aimerais bien. Comme tu l’aurais compris, ma peau striée reste l’une des principales choses que je n’assume pas. De plus, je ne suis pas aussi bien gaulée que ces gonzesses qui en portent.
Là, vous avez la façon dont se perçoit Mia ; perception qui peut être différente de celles des autres. La preuve, je n’ai même pas remarqué qu’elle n’était pas assez ou pas foutue.
A votre avis, à quoi fait face Mia ?
Pourquoi ne se trouve-t-elle pas assez foutue ou assez bien pour sortir peu vêtue ou encore se mettre en maillot pour une baignade qui n’aurait en réalité fait que du bien ?
Serait-elle en train de se comparer à toutes ces personnes qu’elle a pu rencontrer ou voir qui elles ne présentaient pas de signes visibles de vergetures ?
Je n’ai tout de même pas laissé ma copine se dénigrer elle-même sans rien dire.
J’ai donc pris la parole en lui faisant constater certaines choses :
- Mia, tu es belle. Il faut que tu le saches et de surcroit, que tu l’intègres. Il y a bien des choses plus importantes en une personne que ses imperfections physiques. De ça, je ne peux que me réjouir.
Chacun de nous à ses petites difformités qui sont d’ailleurs celles-là qui font de nous ce que nous sommes sans pour autant altérer notre beauté.
Il est vrai qu’il n’est jamais aisé d’exposer quelque chose que nous n’assumons pas. Cependant, il n’est pas moins vrai qu’il n’y a en réalité que nous qui faisons des fixettes sur ces imperfections au point d’en élaborer de véritables blocages à notre propre épanouissement.
Je te propose un exercice simple : Chaque matin, avant même de te vêtir puis te lancer dans la lutte quotidienne, regarde-toi dans la glace et répète incessamment ceci : « Je suis belle, je suis moi et je dois m’accepter comme tel ».
Répète-le autant de fois que tu en auras besoin pour te sentir en confiance.
…Fin de l’histoire
Il est impossible de parler de développement personnel ou de fait sociétaire sans aborder le sujet des complexes qui peuvent être intellectuels ou physiques.
Dans la société actuelle où l’on convoite de plus en plus la perfection et dans laquelle le jugement ne s’arrête désormais presque qu’au physique, l’on constate une explosion exponentielle du nombre de personnes inhibées.
Vous l’avez compris, cet article parlera des complexes physiques, véritable fait sociétaire accentué notamment par la pression sociale ainsi que l’importance démesurée accordée à l’image des uns et des autres.
Fait réel engendrant de la souffrance à ses victimes comme dans le cas de Mia, le complexe physique présente des conséquences immédiates et parfois dramatiques qui peuvent aller du simple petit mal être au suicide en passant par l’anxiété, les troubles de l’humeur, la perte de confiance, l’isolement, la dépression et les problèmes médicaux suite à des chirurgies répétées utilisées comme recours.
Une étude réalisée en 2016 par Ouest France conclue que 67% des français, soit plus de la moitié de la population détestent une ou plusieurs parties de leurs corps (https://www.ouest-france.fr/sante/).
En tête de ces complexes se trouve le ventre, puis s’en suivent les poignées d’amour, le nez et les cuisses etc…
Le 25 Août 2021, j’ai réalisé une enquête auprès de 10 femmes âgées de 24 à 59 ans.
Cette étude a révélé que 7 d’entre elles souffraient d’un véritable mal être lorsqu’il s’agissait de l’une ou de l’autre partie de leurs corps : les plus jeunes, entre 24 et 35 ans disent ne pas assumer dans l’ordre : leurs acnés et tâches visibles du corps (qui apparaissent à partir de l’adolescence et perdurent au-delà de cette période), leurs cicatrices, leurs poitrines et leurs fesses tandis que les moins jeunes c’est-à-dire celles entre 36 et 59 ans soulignent des problèmes de prise de poids, de ventre assez rond, de graisse en dessous du menton et de rides qui survenaient au fur et à mesure que leur âge avançait.
Le sondage a également dévoilé que les complexes découleraient d’un sentiment d’infériorité dont la cause évidente est la comparaison avec un semblable ou toute autre personne. Ce complexe pouvant être réel ou imaginaire en fonction des concernés.
Il pourrait également survenir d’un sentiment de « vouloir plaire » qui pour les personnes touchées reste utopique voir inaccessible. Ces personnes se dévalorisent donc elles-mêmes, perdent de la confiance en elles et se voient presque dans l’incapacité de plaire sous prétexte qu’elles auraient par exemple un nez plus gros que la norme ; mais de quelle norme parlons-nous ?
Dois-je rappeler que chaque corps constitue un assemblage juste et harmonisé de plusieurs éléments formant l’édifice ?
Une étude approfondie de la population questionnée montre que la survenue d’un complexe, schématisé comme un malaise ressenti par une personne vis-à-vis d’une partie de son corps est fonction de :
- L’âge : De nombreux signes corporels surgissent au fur et à mesure que l’âge avance ; le corps connaît de nombreuses transformations voire métamorphoses telles que la prise de poids, le dessèchement de la peau, la perte des dents etc…
- La personnalité : un lien direct existe entre la personnalité d’une personne/son caractère et l’apparition de complexes. Une personne par exemple sûre d’elle, s’assumant et peut être se surestimant serait moins sujette à des complexes qu’une personne ayant une mésestime d’elle et s’infériorisant.
- Le public fréquenté ou le métier exercé : une personne entourée d’un public qui « pour elle » est presque parfaite notamment les standards de beauté (mannequins, miss, personnages de télé-réalité ou célébrités) seraient en permanence dans une figure de comparaison à ces derniers et pourrait même aller jusqu’à les idéaliser ; ce qui pourrait favoriser la naissance et l’installation de complexes.
En réalité, nous ne sommes jamais soit trop mince, soit trop gros, soit trop petit, soit…etc…, nous sommes ce que nous sommes.
Je vous exhorte à travers cet article à vous assumer tel que vous êtes et cela commence par « l’acceptation de soi » ainsi que « l’arrêt de la comparaison aux autres« .
Tous, et même avec la plus grande des assurances avions tendance à nous trouver de petits défauts physiques qu’il est important d’accepter lorsqu’il nous est impossible de les corriger raisonnablement.
N’hésitez pas à faire le même exercice que Mia si vous êtes dans la même situation ou simplement si vous en ressentez le besoin. Il vous permettra certainement de prendre plus d’assurance/confiance en vous en commençant déjà par vous assumer. Dès lors, vous verrez se rétablir progressivement voire s’augmenter votre estime de vous.
Il est nécessaire de mettre fin à cette souffrance qu’on s’inflige à soi-même et d’éprouver à notre égard de la bienveillance sinon de l’indulgence.
Dédramatisons un peu en faisant un focus sur toutes les belles choses qui peuvent se cacher derrière ces imperfections car le complexe effrite l’estime de soi.
Et vous, avez-vous des complexes ? Si oui, lesquels ?
Que faites-vous pour les vaincre ?
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Fin de ma lecture 📖. Elle a duré 30mîn presque mais c’était parce le message était assez fort. Moi personnellement, J’ai été incapable de me comporter comme Chris, même des fois à critiquer sur l’apparence physique. Mais dès lors où je suis tombé sur des textes comme le tien, j’ai compris le mal que j’ai fait.
Merci Aurel pour ton message que j’apprécie particulièrement.
Bon nombre de fois nous avons été la cause de la naissance de complexes chez des gens, de façon directe ou indirecte, qu’on l’ait voulu ou non.
Mais effectivement lorsqu’on a compris combien le complexe physique emprisonne la personne qui en souffre, on se voit pas fier de l’avoir été.
C’est un message vibrant et j’ai beaucoup aimé. Les complexes volent la plénitude de notre vie. Et je pense qu’il faut vraiment souvent faire référence aux saintes Écritures pour accepter qui nous sommes véritablement, des merveilleuses créatures de Dieu… Fait à son image et à sa ressemblance…
Merci Justin pour ton message qui est édifiant. Je pense que ce dernier parlera à plus d’un.